La traduction, un art oublié ?
« Les traducteurs sont comme les peintres de portraits ; ils peuvent embellir la copie, mais elle doit toujours ressembler à l’original » de Elie Fréron, issue de Lettres sur quelques écrits du 18e siècle.
A l’heure actuelle, cette phrase est autant vraie mais les obstacles ne sont pas négligeables pour notre activité. Le traducteur doit faire face à la montée en puissance de la digitalisation, la mondialisation, le Brexit, les conséquences de la pandémie du COVID-19 et enfin la période post-COVID pour en citer quelques exemples. Il faut sans cesse chercher la souplesse et la maniabilité pour assurer un service à 100% malgré tout. Faire face à la pandémie est une lourde épreuve pour la continuation de l’activité sans une baisse de chiffre d’affaires.
Par ailleurs, dans son bagage, le traducteur doit posséder une bonne compréhension de la langue source, du style et de la rigueur et traduire vers sa langue natale. Nous pourrons aussi ajouter l’importance d’une spécialisation dans un domaine, telle que le juridique, l’informatique, la finance ou le médical. Cette spécialisation assurera le client et permettra au traducteur de fidéliser plus facilement une clientèle.
En outre, une fois ce bagage en poche, le traducteur doit ensuite bâtir son réseau. Ce réseau professionnel est fondamental, voir même la clé de la réussite de son activité. Afin d’assurer l’évolution du marché, le traducteur ne doit pas considérer ses confrères comme des concurrents, mais il devait trouver une synergie dans ce réseau pour « grandir », trouver des clients potentiels, voir même des offres d’emploi. Soigner son réseau c’est aussi soigner son avenir. N’oublions pas que la philosophie majeure c’est l’entraide. Enfin, il ne faut pas perdre de l’esprit qu’il faut entretenir ce réseau. Se montrer présent sur le réseau, tel que LinkedIN est un atout indéniable.
Aujourd’hui, depuis presque quinze mois nous luttons contre une des plus grandes crises sanitaires, le COVID-19 et cette crise commence à laisser ses traces sur le marché du travail. Nous constatons que les postes en CDI sont de plus en plus rares dans certains secteurs et le traducteur doit travailler de plus en plus en free-lance ou sous le statut d’auto-entrepreneur. Au début, il est conseillé au jeune traducteur de cumuler des stages afin d’assurer un bon carnet d’adresses et une clientèle à la clé. La clientèle se construit au fur et à mesure et un client satisfait peut attirer deux ou trois autres.
Pour assurer la suite de l’activité, il sera judicieux de faire du « benchmarking » chez les concurrents afin de se positionner convenablement en termes du prix, des délais et les forfaits couramment utilisés dans le secteur cible. Le secteur de traduction est désormais fortement concurrentiel et il est important de comparer ses conditions de prestations chez ses confrères et concurrents.
Jane Kochanski, Traductrice et expert près la Cour d’appel de Paris.