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La transposition culturelle et juridique en traduction.

Dernière mise à jour: 2022

Transposer fidèlement et parfaitement un texte de sa langue source vers sa langue cible peut parfois s’avérer une tâche complexe, notamment, dans le cadre de la traduction juridique.

En effet, l’exercice de la traduction juridique implique forcément la connaissance d’au moins deux langues et de deux systèmes différents culturels et juridiques. Ainsi, lorsque l’on met en exergue les problématiques de traduction des noms propres, des expressions idiomatiques, des proverbes, des traditions mais également des institutions et des expressions juridiques, celles-ci obligent les traducteurs juridiques à avoir un niveau d’adaptabilité très aiguisé. Ainsi, ils sont en permanence confrontés aux problèmes de savoir comment traiter les systèmes et concepts culturels et juridiques implicites dans un texte source et de trouver la solution la plus appropriée pour transmettre avec succès ceux-ci dans la langue cible.

Cependant, certaines parties ou certaines expressions juridiques peuvent parfois être impossibles à traduire car, dans certains cas, un concept culturel ou juridique ne possède pas d’équivalent ou bien n’existe pas dans la culture ou dans le système juridique de la langue cible. C’est pourquoi, on parle alors de perte de traduction relative ou de notion d’intraduisibilité culturelle et juridique. La transposition d’un concept et d’un système culturel et juridique est donc un exemple de cette perte relative de traduction.

Par conséquent, la transposition culturelle et juridique peut apparaître sous différentes formes. Il est donc préférable d’adopter différents partis pris selon les directives de traduction spécifique à chaque projet et à chaque texte juridique, comme par exemple, un parti pris pour la culture source, ou bien un parti pris pour la culture cible, ou bien un juste milieu entre les deux cultures.

Calques

Tout d’abord, le calque est un procédé de traduction qui utilise des mots d’une langue cible et dont la syntaxe pourrait être convenable dans la langue cible. En revanche, il n’est pas idiomatique dans la langue cible. Ainsi, l’utilisation des calques lors de la traduction d’expressions juridiques peut s’avérer confus.

En réalité un calque en traduction est le fait de traduire littéralement une expression. Parfois, cela fonctionne très bien mais, au contraire, il arrive que calquer une expression ne permette pas de traduire fidèlement l’idée. Par exemple, le terme « common law » ne se traduit pas. Il s’agit d’un principe propre qui ne peut pas être traduit. Autre exemple, le terme « force majeure ». Ce terme couvre des évènements en dehors de la volonté de l’homme et il est préférable de laisser ce terme en français lors d’une traduction juridique. A travers ces cas, nous constatons que les exemples sont multiples.

Le phénomène de l’emprunt culturel

Le phénomène de l’emprunt culturel consiste à transférer une expression idiomatique ou un concept culturel et juridique de la langue source mot à mot dans le texte de la langue cible. À cet égard, on introduit une expression ou un concept culturel et juridique de la langue source dans le texte de la langue cible. Il peut s’avérer proche du calque, mais a contrario de celui-ci, il n’implique pas l’adaptation de l’expression de la langue source. Beaucoup de traducteurs utilisent l’emprunt culturel lorsqu’il est impossible de trouver une expression ou un concept culturel et juridique dans la langue cible. Cette méthode est très utile lors des traductions juridiques quand le traducteur se trouve face à une lacune lexicale dans sa langue cible. Cette technique ne signifie pas d’une faiblesse dans la langue d’emprunt mais, au contraire, peut enrichir la langue d’emprunt. Ce phénomène est proche du concept du calque (supra).

La traduction communicative

Par ailleurs, la traduction communicative est un procédé de traduction qui a pour objectif de rendre le sens exact et contextuel de la langue source afin que le concept culturel et juridique et la langue soient compréhensibles et fluides dans le texte et la langue cible. Il s’agit du procédé de traduction qui donne la priorité à l’efficacité du message à transcrire et l’exactitude des mots traduits est prioritaire.

La transplantation culturelle

Enfin, on retrouve le dernier procédé de traduction, la transplantation culturelle. Il ne s’agit plus de traduction à proprement parlé mais plutôt d’adaptation dans laquelle les éléments spécifiques à la culture du texte source sont remplacés dans le texte cible par des éléments spécifiques à la langue cible.

En somme, les traducteurs juridiques éviteront davantage l’utilisation des calques et des transplantations culturelles qui amène en général, a des faux-sens ou bien des situations confuses mais choisiront plutôt l’emprunt culturel ou la traduction communicative. Ces phénomènes ne cessent d’enrichir la langue d’emprunt et reflètent les phénomènes de globalisation des échanges linguistiques.

Jane Kochanski, Traductrice et expert près la Cour d’appel de Paris,
et Marine Mathey, Traductrice stagiaire, Etudiante en 2ème année de Master Traduction et Interprétation - Parcours Traducteur Commercial & Juridique (anglais-espagnol).